Irrésistible attraction

Nouvelle publiée en 2014 - public averti

Auteur : Marlène Jedynak

Genre : S-F / Fantastique / Romance / +18

Synopsis : 

Tandis que Saphir et Shertahir s'interrogent sur la viabilité de leurs expériences faites sur leurs cobayes appelés à devenir des loups-garous, Beltair se moque de leur soudaine indécision. Cela agace les deux Sulfurs qui sont d'une caste très supérieure à celle du mage dont ils se méfient.

De son côté Beltair ne supporte plus de voir ses enfants enfermés dans leurs cercueil de verre. Il n'a qu'une hâte c'est qu'ils échappent à une mort certaine s'ils restent confinés ainsi. A contre-coeur, les scientifiques admettent qu'ils n'ont pas le choix. Après tout, ils avaient été créés pour qu'ils éradiques les vampires qui commençaient à pulluler au Japon. 

Mais se seraient-ils attendu qu'Hermod, un Syrbian exilé sur Terre, se serait amouraché de l'un d'eux, le détournant de sa mission première ? 

 

Irresistible attraction

Chapitre I

Eden, Lune (Satellite de la Terre) – année compté en année terrestre -4 200 av. J-C – laboratoire des Archelions[1]sous les ordres de Shertahir.

Aligné en rang d’oignons, une quarantaine de sarcophages en verre maintenant en suspension ce qui ressemblait au premier abord à des terriens. Leurs corps, petits et trapus en comparaison de celui d’un Erthyalien, ne disposaient également d’aucune aile caractéristique à cette race.

Les yeux fermés, ils semblaient dormir. Pas le moindre frémissement derrière les paupières closes qui aurait pu indiquer l’agitation due à un rêve. Ils étaient figés, comme momifiés en pleine jeunesse. Une barrière lumineuse entourait l’espace réservé dans l’immense laboratoire.

Dans cet espace aseptisé s’agitaient quelques Erthyaliens. Des êtres mesurant pour le plus petit d’entre eux, dans les deux mètres cinquante. Ils étaient munis de plusieurs paires d’ailes, certains de deux et d’autres de quatre. Leurs beautés insoutenables pour le commun des mortels pouvaient les faire passer pour des anges, enfin tout au moins pour des êtres supérieurs.

 Tous s’agitaient l’air très occupé, sauf l’une d’entre elles qui fixait des données fluorescentes qui paraissaient être en suspension devant elle. Sa mine était soucieuse, et le plissement imperceptible de son front faisait apparaître quelques rides sur son visage lisse.

Plongée dans la compulsation des données qui défilait sous ses yeux, Saphir sursauta lorsque son Chef murmura

 — Sont-ils prêts ? 

La jeune femme leva les yeux sur le Sulfur. Il s’agissait d’un Erthyalien muni de trois paires d’ailes à la couleur dorée miroitante. Ses longs cheveux blonds étaient remontés en chignon sur le haut de la nuque, tandis que quelques mèches rebelles encadraient son visage aux traits réguliers et masculins. Ses yeux bleus identiques aux mers du sud la transperçaient par leur intensité.

Malgré tout, Shertahir paraissait fatigué, comme s’il n’avait pas dormi durant plusieurs nuits. Ne faisant aucune réflexion sur le sujet, Saphir fit glisser son doigt sur les données brillantes et vertes qui lévitait dans le vide. Elle agrandit un graphique et suivi de son index la courbe qui au départ montait, stagnait pour enfin descendre inexorablement.

— Non, pas tout à fait. Certaines de nos expériences sont instables. J’ai constaté un nouveau décès ce matin… Nous ne savons toujours pas ce qui peut provoquer ces rejets. Les protocoles sont respectés, et nous suivons à la lettre le processus d’imbrication du séquençage des gènes. Ils auraient dû réagir comme les Doremions

Lorsqu’elle songea aux gardiens des portes de l’Hylé qu’elle avait créé quelques siècles plus tôt, Saphir soupira intérieurement. Une de ses plus grandes réussites ! Alors pourquoi ces nouvelles manipulations génétiques ne fonctionnaient-elles pas de manière aussi éclatante ici ?

—  Peut-être que l’ADN animal est plus instable que celle d’un Syrbian ? coupa pensivement Shertahir en se grattant le bas de son menton. Où peut-être que cet ADN ne s’adapte-t-il pas avec la nôtre ? proposa sans y croire le généticien.

—  Ou celle de l’homme. Après tout, même si nous ne vivons pas sur la même dimension qu’eux, nous sommes de lointain cousin. Nous faisons partie de la famille humanoïde.

Shertahir eut un petit rire comme si la remarque faisait partie d’une quelconque plaisanterie, même si Saphir n’avait manifesté à ce jour, aucun sens de l’humour connu.

— Nous sommes aussi proches d’eux que des Daknarians

Saphir trouva la comparaison osée ! Les Daknarians n’avaient strictement rien à voir avec la famille humanoïde.

—  Eh bien, trancha une voix moqueuse qui agressa les deux Sulfurs. Si j’avais cru un jour entendre des paroles aussi hérétiques dans la bouche d’êtres tels que vous… Quoi qu’il en soit, je vous suggère de les envoyer sur Terre directement ! Après tout, ce n’est pas ici qu’ils doivent apprendre à survivre.

Les deux scientifiques se tournèrent vers le Pelidion, la branche des mages chez les Erthyaliens. Ce dernier s’était drapé d’une étole de couleur lavande aux motifs arrondis inhabituels pour les Erthyaliens, qui préféraient les formes rectilignes. La matière de l’étoffe paraissait si soyeuse, si vaporeuse qu’elle invitait à vouloir y plonger les doigts. La couleur jurait avec ses cheveux roux mi-longs coupés au carré, et sa seule paire d’ailes cuivrées majestueuses. Un Halen !

Les deux Sulfurs grimacèrent en le reconnaissant. Les problèmes n’allaient pas tarder à arriver. Même si Beltair Nyx n’était qu’un Halen, la caste la plus faible et la plus méprisée parmi les Erthyaliens, Shertahir et Saphir s’en méfiaient comme de la peste.

L’homme repoussa une mèche de ses cheveux indisciplinés, découvrant un front haut et intelligent. Son regard sable légèrement phosphorescent se posa sur eux, railleur. Un léger sourire en coin effleurait ses lèvres pleines. Bien malin celui qui arrivait à lire dans ses pensées les plus profondes.

—  Qui aurait cru, se moqua ouvertement le général de la nécromancie et des magies du chaos, que vous, les Sulfurs, en arriveriez à douter de vous-même.

—  Sans vouloir te vexer, Beltair, tu n’as rien à faire ici. D’ailleurs Zaranis sait-il que tu te trouves parmi nous ? réprouva avec nervosité Shertahir.

Le général affecté aux sciences génétiques se racla discrètement la gorge. Il était toujours mal à l’aise en présence de cette division spéciale qu’étaient les Pélidions.

— J’ai bien le droit de rendre visite à mes enfants, ironisa l’Halen en enroulant un peu plus son étole autour de ses épaules.

— Ce ne sont pas vos enfants, objecta le Sulfur agacé.

L’expression soudainement hautaine de Beltair, fit reculé d’un pas Shertahir. Cet homme était une menace plus que quiconque. Le frère du maudit Suran Nix… cet inverti qui avait détourné le plus précieux des Sulfurs, celui qui aurait dû hériter du trône d’Erthyalie, Joren Paraskeras.  

—  En quelque sorte, si ! Après tout, ils ont mon ADN, rétorqua-t-il froidement.

—  Dans ce cas, commença Shertahir réprobateur avant d’être coupé à nouveau.

—  Oui, nous aurions beaucoup d’enfants, si nous pensions comme je viens de le faire, sourit avec ironie Beltair. Nous ne sommes pas maîtres de nos créations, continua-t-il pensif tout à coup. Je pense que vous devriez laisser vivre ces êtres-là. Dans un endroit où ils seraient à présent plus à leur place et non ici, dans ses capsules qui leur donnent un semblant de vie, dans cet air reproduisant avec difficulté l’atmosphère terrestre.

—  Depuis quand êtes-vous devenu spécialiste en manipulation génétique ? remarqua perfide Shertahir.

—  Depuis que je les entends hurler dans ma tête, souffla Beltair mystérieusement. Laissez-les. Libérez-les !

—  Pardon ? firent en chœur Shertahir et Saphir stupéfaits.

L’Halen tourna son beau visage vers eux de manière innocente, bien loin de la gravité qu’il affichait une fraction de seconde auparavant. Ses ailes cuivrées frémirent, ce qui ne passa pas inaperçu. Contrairement à l’air qu’affichait le nécromancien, ses ailes en disaient plus long que lui-même.

— Ma sensibilité est bien plus importante que vous ne le croyez, et j’ai une connexion spéciale avec les créatures que vous créez à partir de mon ADN. Je ressens leurs émotions et leurs souffrances physiques, dit Beltair presque avec douleur.

Il fit une pause avant de reprendre.

 — Alors, libérez-les ! Être enfermé de la sorte ne convient pas à mes enfants, pas ceux-là en tout cas. Vous leur avez injecté l’ADN des loups dans leurs chairs ! Ne l’oubliez pas.

Voyant que ses interlocuteurs ne le comprenaient pas, Beltair sentit palpiter en lui la colère, avant qu’elle ne retombe aussi vite qu’elle n’était montée. Les Sulfurs ne comprenaient pas ce genre de chose. Ils n’y pouvaient rien, c’était ainsi. Même Joren le déroutait parfois, bien qu’il se soit amélioré à son contact. Beltair ne pouvait pas leur en demander plus qu’ils ne pouvaient comprendre.

— Je vous laisse vous amuser, j’ai rendez-vous avec Zaranis, chantonna-t-il soudainement faisant tomber tout à coup la tension dans la pièce.

Ses deux interlocuteurs affichaient une mine interdite. Ils fixaient l’espace laissé libre.

—  S’amuser ? s’étonna Saphir.

Beltair avait changé de dimension, disparaissant sans qu’aucun des deux Sulfurs ne puisse dire quoi que ce soit. Shertahir soupira et marmonna quelque chose entre ses dents contre le nécromancien.

— Moi aussi, je déteste cette caste… et encore plus lorsqu’il s’agit de ses Pélidions. Comment peuvent-ils être tolérés parmi nous ? Ils utilisent les mêmes artifices que ces Syrbians. À croire que…

—  Il s’agissait de nos croyances au départ, chuchota Shertahir songeur.

—  Nous les avons remplacés par la technologie qui est bien plus fiable, objecta Saphir outrée.

Repoussant une longue mèche blonde bouclée, elle désigna d’un geste de la main, la quarantaine de coffres transparents où lévitaient les hybrides un tiers loup, humain, et erthyalien.

— Nous n’avons jamais été trahis par nos créations, siffla la Sulfur, et qu’est-ce que c’est que cette histoire de hurlements ? Franchement, Beltair Nyx commence à me préoccuper.

Shertahir fronça les sourcils. Il ne se souvenait que trop bien de sa sulfureuse réputation et de celle de son frère. Ce dernier avait entretenu une histoire d’amour interdite qui avait eu pour conséquence un procès. Malgré cela, un mariage avait été signé entre cet homme avec le prince héritier de la caste des Sulfurs. Saphir en avait entendu vaguement parlé à l’époque de leur exode, elle n’était qu’une toute jeune adolescente alors elle n’avait pas prêté attention à la gronde des différentes castes des Erthyaliens sur le vaisseau lors de leur départ précipité. Elle savait que son nom était inscrit en rouge sur une liste noire, mais elle en ignorait certainement la cause profonde.

Quant à Beltair Nyx en lui-même, il n’avait jamais rien fait de répréhensible… Si ce n’était sa fâcheuse tendance à être émotionnellement instable, à oser désobéir aux ordres et donner son avis à tous va. Il osait tenir tête aux Vif-argents et aux Sulfurs, allant parfois à les railler devant témoins. Et personne n’osait lui dire quoi que ce soit, parce que sa magie était si puissante qu’il terrifiait tous les erthyaliens sur la base.

Ne voulant pas rentrer dans de longues explications, le scientifique murmura.

— Son nom circule beaucoup ses derniers temps. Il agace même Adiririon.

Surtout Adiririon, songea Shertahir. En même temps, elle était la sœur de Joren qui était entré en disgrâce avec son mariage ! Il ne deviendrait probablement jamais roi des Sulfurs, voire même l’Empereur des Erthyaliens… tout ça à cause de ce petit Halen qui se pavanait…

Tout à coup, Shertahir se rendant compte que ses pensées allaient trop loin se reprit et expira pour canaliser sa contrariété.

— Adiririon ? s’étonna Saphir, en posant un regard curieux vers son supérieur.

Shertahir se mordit la lèvre. Que pouvait bien être un Halen auprès d’Adiririon ? Il n’y avait pas pensé ! Les Sulfurs ne se mélangeaient pas aux Halens, il devait s’en souvenir… Mais en même temps, ils n’étaient pas dans le meilleur service pour les éviter ! Pourquoi devait-il se commettre avec eux ? Si seulement, ils n’avaient pas été déviés de leur route pour rattraper les Syrbians ! Jamais il n’aurait connu pareille infamie ! Les Sulfurs avec les Sulfurs ! Les Vif-argent avec les Vif-argent et les Halens avec les Halens ! Voilà la messe était dite !

—  Oui, répondit simplement Shertahir. Je me demande bien ce que va lui réserver l’avenir. Quoi qu’il en soit, dit-il soudain d’une voix plus forte, je pense qu’il a raison. Nous devrions peut-être lâcher ses créatures. Peut-être que libérés sur la Terre, ils parviendront à survivre. Au moins, ils ne mourront pas ici, je trouve pénible cette tâche de nous débarrasser des corps.

—  Avez-vous un endroit précis en tête ? Au fait, à votre dernière réunion avec la Kiriarkhos[1] Paraskeras Adiririon, avez-vous abordé le sujet des lieux où nous devions déposer ces hybrides ?

—  Oui. La plupart seront déposés en Égypte.

—  Pardon ? Mais, mais… pourquoi ? questionna Saphir abasourdie.

—  Les Daknarians se sont déplacés, répondit Shertahir en reportant son attention vers sa jeune subordonnée. Aux dernières nouvelles, ils se trouvaient pour la plupart en Égypte.

— Je ne pensais pas qu’ils… ont-ils quelque chose… je veux dire, bredouilla Saphir de plus en plus stupéfaite, y’a-t-il quelque chose qui aurait retenu leur attention, ou bien se produit-il quelque chose qui ai besoin de leurs compétences ?

Les Daknarians étaient leurs alliés depuis des lustres, leurs planètes étaient voisines pour ainsi dire dans le système solaire de Seras. Toutefois ici, depuis que certains avaient élu domicile sur Terre, leurs présences avaient bouleversé l’écosystème de la planète. Notamment en transformant les homo sapiens sapiens qu’eux les Erthyaliens avaient créé, en ce que les Daknarians appelaient « leurs enfants » ou « vampires ». La soif de sang des Daknarians s’était propagée dans les veines de ceux qu’ils parasitaient.

—  Le service de renseignement ne nous a rien signalé à ce sujet. Ou plutôt, ils n’ont rien découvert quant à ce soudain exode, dit Shertahir à nouveau plongé dans ses pensées. Je me demande ce qui les pousse à traverser les continents comme ils le font.

—  Étrange… Peut-être cherchent-ils à s’éloigner de plus en plus de l’Atlantide ?

—  Il ne reste rien depuis des lustres, il ne reste rien depuis le déluge, répondit Shertahir sûr de lui. Il ne reste rien des anciennes civilisations. Je ne les comprends vraiment pas.

Comprenant que son chef ne voulait pas pousser plus loin sa réflexion sur les Daknarians, Saphir reporta son attention vers les hommes allongés dans leurs capsules.

—  Et vous comptez libérer tout de même la plupart des hybrides en Égypte ? N’allez-vous pas en placer quelques-uns sur l’île sur laquelle les Daknarians s’étaient réfugiés depuis leurs arrivées sur Terre ? Ne serait-ce pas plus prudent ?

Son supérieur la fixa quelques instants, Saphir sentit le poids de son regard intense sur elle. Puis, il s’approcha de la vitre qui les séparait des hybrides, une expression préoccupée sur les traits.

—  Ils y retourneront, c’est certain, sourit Shertahir. Je ne veux pas prendre le risque de plusieurs foyers de contaminations. Autant supprimer immédiatement les humains contaminés. Et puis, je songe à créer à nouveau quelques spécimens pour les envoyer au Japon. En attendant, d’après nos renseignements… Thor semble s’être réfugié là-bas.

—  Pardon ? Vous en êtes sûr ? s’étonna Saphir bouleversée d’entendre à nouveau ce nom signifiant tant de mauvais souvenirs dans sa mémoire.

—  C’est ce que les Heralménions[2] ont découvert. Enfin quoi qu’il en soit, nous en livrerons quelques-uns au Japon lorsque nous aurons créé la prochaine fournée de loups-garous. Nous verrons comment ils se comporteront avec eux à ce moment-là.

—  Ils vont mourir, chuchota Saphir, en posant son regard sur les hommes à l’apparence tout à fait normale dans leurs bocaux.

Un sourire moqueur éclaira le visage du Sulfur qui se tourna vers sa subordonnée qui paraissait en proie aux doutes.

—  Ne soyez pas si pessimiste. De toute façon, nous avons déjà prévu de créer de nouveaux exemplaires en cas d’échec. Leurs comportements nous permettront d’ajuster les dosages pour la prochaine évolution.

—  Quand devrons-nous les libérer ?

—  Kiriarkhos Paraskeras Adiririon nous a laissés libres dans notre décision. 

Les deux Sulfurs observèrent les corps alignés, paraissant sans vie. Ils étaient petits, et inoffensifs à leurs yeux, alors qu’ils étaient déjà bien plus grands que les homo sapiens sapiens habitant sur Terre. Et lorsqu’ils prenaient leur vraie forme mi-animale, mi-humaine, ils sembleraient aussi redoutables que les Vampires créés par les Daknarians.

°°0o0°°

Chapitre II

Planète : Terre, Japon — Année terrestre — 4200 av. J.-C., au printemps.

Le vaisseau quitta la clairière où il était stationné depuis une semaine, ne laissant derrière lui qu’un groupe d’une quarantaine d’hommes. Ces derniers paraissaient hébétés. Ils regardaient tous dans la direction de l’engin spatial qui à présent avait totalement disparu.

Puis, chacun se tourna lentement vers les autres. Le regard méfiant, ils se dévisageaient. Habillés tous de manière identique, seul leur trait les distinguait des autres. Mais même ainsi, il était possible de voir des similitudes entre eux.

Tous faisaient la même taille, un mètre quatre-vingt-douze. Une chevelure hirsute encadrait leur visage à la mâchoire carrée et aux traits taillés à la serpe. Des favoris épais mangeaient leurs joues et une barbe de trois jours poussait sur leur visage. La plupart avaient les yeux couleur sable. Mis à part, un ou deux individus, dont les yeux bleu clair, semblaient avoir déteint sur un ciel d’été.

 L’autre caractéristique commune à tous ces hommes étaient leur impressionnante musculature qui roulait sous le tissu bleu de leur chemise. L’animalité qui exsudait d’eux, les rendait charismatiques et offrait un sentiment de sensualité que n’imposait pas un homo sapiens sapiens habituel.

L’un d’eux émit un grognement. Il se recula lentement son expression menaçante interdisait aux autres de vouloir le suivre. Au même instant, l’un d’entre eux se laissa tomber au sol avec des difficultés pour respirer.

— Hey ! fit un autre dans la direction de celui qui s’éloignait à reculons. Où pars-tu ? Nous devons rester groupés.

Hors de question, grogna-t-il. Je n’ai que faire des instructions de ces gens.

 — Il va mourir si nous ne faisons rien, fit un autre.

Il s’était penché vers l’homme étendu au sol. Mais aucun des deux hommes qui se défiaient du regard ne daigna lui prêter attention. La tension montait tandis que ceux qui observaient la scène retenaient leur souffle, attendant de voir qui serait le plus fort des deux.

— Aidjes, tu dois rentrer dans le rang ! Tu es à mes ordres !

— Va te faire foutre Rebens. Occupe-toi de ta meute, moi je suis plutôt solo.

— Tu n’es qu’un con…

— Si tu veux. De toute façon, tu es gagnant si je pars. Laxan va crever si tu ne fais rien, Rebens…

Profitant que le loup dominant tourne la tête pour vérifier ses dires, Aidjes bondit dans les fourrés et disparut du champ de vision de Rebens. Il courut aussi vite que ses jambes le lui permettaient, aussi loin que ses poumons puisaient l’air, autant que sa tête gardait conscience… Lorsqu’il s’arrêta enfin, il tomba non loin d’un point d’eau. Un lac d’une circonférence de quelques kilomètres border d’arbres et de rochers plus ou moins importants et pas âmes qui vivent aux alentours, mis à part quelques bêtes tapies dans l’ombre effrayée par son arrivée abrupte.

Au bout de quelques minutes, Aidjes se servit de ses dernières forces pour s’approcher de l’eau fraîche. Lorsqu’il parvint enfin sur le rivage, il plongea la tête dans l’eau et but goulûment. Ses cheveux mi-longs formaient une couronne tout autour de sa tête.

Puis, une fois sa soif étanchée, il s’assit avec précaution sur le rocher sur lequel il avait rampé. Son visage se leva vers le ciel qui s’assombrissait lentement et révélait les étoiles qui scintillaient dans le firmament. Un grognement tel un avertissement se fit entendre.

Les souvenirs des expériences de ses êtres si grands et si beaux qu’ils paraissaient irréels lui laissaient un goût amer. Il s’était senti revivre lorsqu’ils s’étaient posés sur la Terre. Leurs avertissements, et la mission qu’ils leur avaient confiée ne souffraient pas la désobéissance. Avait-il envie de suivre leurs ordres ? Il posa une main sur sa poitrine et il sut qu’il n’aurait pas le choix pour ça. Au moins s’était-il soustrait au groupe.

Soudain, il réalisa qu’il avait faim, il devait chasser… Son corps réagit comme une machine de guerre parfaitement huilée. Son odorat chercha une proie toute proche. Ses muscles roulaient sous sa peau, prêts à bondir dès qu’il aurait trouvé sa cible. Dans sa tête, il cartographiait les environs proches et lorsqu’il remarqua cette odeur plus musquée qu’une autre, son regard se dirigea vers elle. Ses jambes le projetèrent en avant et Aidjes se lança dans une nouvelle course bien différente de la première. Celle pour une autre survie.

Planète : Terre, Japon (île de Sado) — année terrestre – 3 699 av. J.-C., en été — quelque part dans les bois.

Acris Aidjes se releva lentement, à l’affût. Levant lentement son nez dans la direction du vent, il tenta de se rappeler l’odeur insolite qu’il avait détectée quelques minutes plus tôt. En fait, cette fragrance étrangère le suivait depuis quelque temps déjà.

Mais à chaque fois qu’il tentait de la débusquer précisément, elle disparaissait. Elle n’était pas désagréable… même très parfumée, quelque chose qui lui donnait de délicieux chatouillis dans le creux de son estomac, et s’il analysait plus profondément sa réflexion… insolite.

Abandonnant ses observations, Aidjes se déplaça en silence dans les fourrés arborant un épais feuillage. Il était sûr d’avoir vu quelque chose. De plus, une autre odeur s’était rependue sur son territoire, détestable cette fois-ci. En fait, elle le mettait en rogne pour une inexplicable raison. Un peu comme s’il se trouvait en présence de ses foutus vampires, mais ce n’était pas l’un d’entre eux.

L’homme rasa le sol. Ses longs cheveux sales formaient une touffe repoussante sur son crâne. Son visage crasseux, et dont on ne pouvait pas déterminer les traits, laissait voir deux magnifiques yeux sable, légèrement phosphorescent lorsqu’il était en chasse, comme maintenant.

Sa bouche, lorsqu’elle s’entrouvrait, laissait deviner des canines anormalement longues et pointues. Son corps était robuste, long et musculeux, recouvert seulement d’un pagne. Ses doigts étaient souples, robustes et allongés, ses ongles de mains comme ceux de ses orteils étaient griffus et acérés.

Tout son corps se déplaçait avec une grâce animale, sans émettre le moindre bruit. Il ne ressemblait en rien aux humains qui colonisaient la Terre depuis quelque temps. Son regard mobile devint fixe lorsqu’il détecta un mouvement sur sa droite. Ses yeux glissèrent lentement à droite et à gauche. Son corps se ramassa, ses muscles se bandèrent prêts à attaquer ou à esquiver.

Inconsciemment, son esprit partit à la recherche de sa proie, et… ne trouva que le vide. Aidjes fronça les sourcils. C’était anormal. L’envol de corbeaux non loin l’interpella. Leurs croassements sinistres résonnèrent dans cette zone de la forêt clairsemée. Aidjes observa les feuilles qui se balançaient doucement sous la brise. Aucun autre son ne filtrait. Toute vie semblait brutalement avoir cessé.

Aidjes compris. Ce n’était pas lui le chasseur ! Brusquement, il s’aperçut que tous les poils de son corps étaient dressés. Sa respiration était devenue plus courte, et son cœur tambourinait furieusement.

C’était… Il bondit en avant. Un bruit sourd derrière lui fit comprendre à l’homme-loup qu’il avait échappé de peu à la mort ! Instinctivement, son corps se ramassa pour jaillir une nouvelle fois en avant. Aidjes ne savait pas qui était son agresseur, mais il n’en avait jamais connu d’aussi puissant, et mortel de toute sa vie.

Son esprit qui était si alerte habituellement paraissait sombrer dans la confusion. Même son corps ne semblait pas vouloir lui obéir comme à l’accoutumer. Inexplicablement lent et maladroit. La peur s’infiltrait en lui. La conviction de mourir prochainement s’insinuait en lui.

Derrière son corps, Aidjes sentait des griffes qui lui tailladaient le dos. Le souffle de son adversaire était régulier. Il enregistrait également sa course qu’il devinait au ralenti. C’était étrange. Son agresseur paraissait se déplacer en apesanteur, et pas la peine pour lui de se tourner pour avoir confirmation. Son oreille fine percevait à peine les déplacements aériens.

Ne voulant pas crever en fuyant, Aidjes fit un écart bizarre qui le surprit lui-même, ainsi que son adversaire. Se retournant avec toute sa souplesse, il attaqua. Son corps se métamorphosa en quelques secondes pour prendre l’apparence d’une forme humaine, à celle d’un animal à la gueule-de-loup. Son corps de forme humaine se métamorphosa en quelques secondes pour prendre l’apparence d’une chose à mi-chemin entre l’homme et le loup. Il venait de prendre un mètre de taille supplémentaire. Sa carrure déjà trapue s’élargit, son poitrail musculeux et recouvert de poils noirs, était gonflé par sa respiration large. Ses jambes ressemblaient à des pattes-de-loup, conservant une vague forme humaine.

Une queue noire épaisse était également apparue. Ses oreilles avaient plongé en avant, et ses crocs couverts de bave se laissaient découvrir par intermittence par la gueule qui frémissait sous la colère. Ses doigts en forme de serres, dues à des griffes anormalement longues, montraient la puissance du loup-garou furieux qui faisait face à un adversaire plus petit que lui.

Bondissant en avant, Aidjes voulut attraper son ennemi à la gorge, mais ce dernier eut un déplacement si rapide qu’il écarquilla les yeux de surprise. Son instinct lui souffla que son prédateur le survolait, il esquiva à la dernière seconde. Le loup-garou frappa de toute sa force la forme compacte qui encaissa sans broncher son coup. Immobile une fraction de seconde, Aidjes reçut un coup si violent, qu’il vola au travers de la forêt sur une centaine de mètres. Son corps arracha plusieurs branchages. Son regard enregistra que son adversaire le suivait aussi rapidement que lui chutait.

Un grondement monta en lui. Lorsque son dos percuta le sol, pourtant sonné par sa chute, le loup su qu’il allait mourir. Le prédateur se posa tranquillement à côté de lui. Aidjes rencontra des yeux rouges. L’homme ou la chose était plus petit que lui, mais son corps était taillé pour tuer. Curieusement, il était habillé. Non pas de peaux de bêtes, ou de vêtement sommaire, mais de tissus comme il n’en avait pas vu depuis très longtemps.

L’inconnu ouvrit la bouche et des crocs plus longs que les siens se dévoilèrent. La gueule s’était ouverte démesurément et un rugissement sortit de sa gorge. Le loup frémit. S’il avait pu fuir, il l’aurait fait !

Aidjes se redressa avec précaution, attentif aux mouvements anormalement lents de son adversaire. Lui aussi montra ses crocs, mais seul un feulement rauque se fit entendre. Sa queue était dressée et immobile, tout comme ses oreilles pointées vers son adversaire.

Un hurlement se fit entendre dans la forêt, dérangeant les oiseaux, et autres mammifères paisibles. Aidjes eut mal aux dents et à la mâchoire. La peau qu’il venait d’entailler profondément était dure. L’odeur du sang l’enivrait comme toujours, et particulièrement celle-ci. C’était divin !

De plus, le loup sut que s’il lâchait prise, il canerait. Malgré le coup violent qui l’assomma en partie, il refusa de lâcher la prise. Pire, dans un effort désespéré, il entailla plus profondément la peau. C’était une question d’honneur ! Personne n’avait jamais pu se mesurer à lui jusqu’ici… Personne !

S’il avait pu juger son adversaire avant, il aurait pu le saisir à la gorge et le tuer, mais là… il n’avait que son bras, les mouvements de son adversaire étaient beaucoup trop rapides même pour lui. La douleur commença à l’engourdir. Les coups pleuvaient à présent. Les paroles qui étaient déversées lui étaient inconnues.

Quelque chose l’empoigna par derrière et une pression fulgurante et douloureuse le fit ouvrir la gueule et un long cri aigu s’échappa de sa gorge. Il reçut un coup magistral dans la gueule. Son corps chuta quelques mètres plus loin dans un bruit sourd. Aidjes Acris eut la vue qui papillonna. Étendu sur le sol, le corps défait par des coups comme jamais il n’en avait reçu auparavant, gisait comme si un marionnettiste avait coupé les fils de son corps, en tas.

Malgré sa vision qui déclinait, il put voir des hommes, comme jamais vu avant eux. Plus petits… plus petits que lui, c’était incroyable. Le visage blême, les ongles très longs et acérés, sans bruit, tels des fantômes ils se mouvaient presque sans toucher le sol… comme s’ils glissaient. Aidjes rencontra le regard rouge de l’un d’entre eux. Un frisson létal le traversa. Il faillit glapir d’horreur, mais ses cordes vocales étaient usées.

À sa grande surprise, le prédateur l’ignora et continua sa route. Il cherchait, mais ne le vit pas alors qu’il était à quelques pas de lui. Soulagé de les voir partir enfin, le loup s’évanouit.

°°0o0°°

— Kirvitan… que fais-tu ?

—  Je ne le trouve pas…

—  Imbécile ! jura son interlocuteur.

—  Fais attention à la manière dont tu me parles Telmari. Je ne suis pas sûr d’apprécier tes remarques.

—  Si tu m’avais laissé m’occuper de ce loup-garou, nous n’en serions pas là.

—  Il n’est pas comme ceux que nous avons chassés dernièrement…

—  Ah oui ?

—  Tu te souviens des tout premiers ?

—  Oui, tu parles que je m’en souviens. Ils étaient hargneux…

—  Oui, et bien… je pense que je viens de découvrir le dernier spécimen. Merde ! Mon bras est en charpie ! Quelle force, j’ai cru qu’il allait me le bouffer.

—  Tu devrais te faire soigner, et rapidement.

—  Tss ! siffla Kirvitan avec dédain.

—  Une chance que leurs morsures ne nous affectent pas, remarqua soudain Telmari, comme s’il sortait d’une intense réflexion.

—  Comment a-t-il pu s’envoler ? C’est incroyable ! J’étais sûr de l’avoir envoyé dans les parages…

—  Va te faire soigner ! coupa avec flegme Telmari en observant avec curiosité l’angle bizarre du bras de son ami. Tu pisses le sang.

—  J’ai mal…

—  Ah, tu vois ! Soit raisonnable. Allez, rentrons. Nous reviendrons avec les autres à la chasse demain. Tu iras déjà mieux. 

Telmari s’approcha de son ami, et attrapa un morceau de sa tunique qu’il déchira. Il fit asseoir avec autorité le Daknarian récalcitrant, et épongea le sang avec délicatesse, avant de couper une autre partie de sa veste pour faire un bandage sommaire, mais efficace pour arrêter les saignements.

— Il va falloir aussi que tu te nourrisses. Tu as perdu beaucoup de sang… Tu n’as pas la tête qui tourne ? 

Telmari posa une main sur le front du blessé et testa sa température. Un Daknarian qui se vide de son sang, refroidi très vite. Voyant Kirvitan un peu trop pâle, Telmari pointa son index acéré et se trancha légèrement la gorge et se pencha vers son ami.

— Bois, ça te fera patienter… 

Kirvitan ne se fit pas prier, et lécha la délicieuse blessure de Telmari. L’étreinte chaleureuse dont il l’entourait l’apaisa. Il avait chassé le loup-garou par jeu, et il ne s’attendait pas à un loup aussi instinctif. Généralement, ils réfléchissaient comme des humains… sauf, s’ils étaient de la première génération, normalement éteinte… Kirvitan ne s’aperçut même pas qu’il se laissait aller contre le buste puissant de Telmari.

Ce dernier, quelques minutes plus tard, le souleva avec douceur, et quitta le bois pour rejoindre son Maître. Virvithan allait être une nouvelle fois contrarié. Il n’aimait pas les incidents. De toute façon, il était plutôt chatouilleux depuis quelque temps. Peut-être que les Omégas lui en demandaient de trop ? Virvithan avait failli tuer l’un d’entre eux la dernière fois qu’ils s’étaient présentés pour leur donner leurs ordres. Pourquoi devaient-ils toujours faire leur sale boulot ?

 

°°0o0°°
 

Planète : Terre, Japon (île de Yeso [12) dans une caverne.

Dans la caverne, cachée par une cascade d’eau large d’au moins deux bons mètres, un feu brûlant crépitait dans l’âtre.Dans cet environnement où l’humidité aurait dû régner en Maître, cela paraissait improbable d’ailleurs, et pourtant…

Si au premier abord, l’ensemble de l’aménagement paraissait rustre, après un examen plus approfondi, on distinguait les torches accrochées aux murs, le renfoncement où se trouvait la cheminée, cachait un astucieux moyen d’évacuation des fumées. Deux lits se trouvaient tout proche de l’âtre et l’épaisse couverture en laine qui les recouvraient, semblait douce.

Une forme grelottante se trouvait dans l’un d’entre eux. Un géant se trouvait à proximité et traçait sur le sol des cercles avec des symboles en formes d’arabesques. L’homme était pâle, et ses longs cheveux blonds étaient remontés en une queue de cheval haute, tenue par un anneau long et épais en or. Ses yeux noirs aux pupilles bleu cyan se fermaient souvent, comme s’il éprouvait une gêne quelconque à les maintenir ouverts. Ses oreilles délicates aux pavillons pointus étaient percées par de délicats anneaux sur le lobe inférieur.

Une barrière invisible se forma autour d’eux les protégeant définitivement de l’humidité récurrente de ce lieu. Hermod se leva et passa une main dans les cheveux collés de son invité. Inconscient depuis une bonne semaine, le Syrbian parvenait tant bien que mal à soigner le loup-garou. Il lui avait fait une toilette partielle au moins pour mieux voir ses nombreuses blessures.

C’était la première fois qu’il voyait un homme-loup. Lui qui depuis des siècles parcourait la Terre pour retrouver son Roi, (les indices l’ayant mené à cette île), avait découvert cette étrange créature. Impressionné malgré lui par le comportement de l’homme-animal, qu’Hermod avait assimilé au départ à un animal tout court, il l’avait suivi sans se faire remarquer. Quoiqu’il semblait se douter de sa présence.

Mais que dire de son altercation avec Kirvitan ? Il n’aurait pas pu agir contre un Daknarian… En fait, il avait été lâche, mais ces prédateurs lui fichaient la trouille. En fait, son dernier souvenir cuisant avec eux datait de quelques siècles et il restait gravé dans sa chair comme si ces événements s’étaient passés la veille.

Hermod plaignait sincèrement la créature blessée. Essayant de le réveiller pour lui donner une décoction pour faire tomber sa fièvre, il n’eut qu’un vague grognement comme réponse, comme d’habitude. Si seulement, il pouvait être plus coopératif.

— Si vous voulez guérir… faites un petit effort, s’il vous plaît. 

Le soulevant en plaçant son avant-bras sous ses épaules, Hermod aida le blessé à boire. S’il mangeait au moins un peu, sa guérison s’accélérerait. Mais visiblement les coups violents qu’avait portés l’un des princes les plus puissants existants à travers l’univers, avaient eu raison de la créature.

Hermod soupira. Et dire qu’il était en face d’une chose créé par les Erthyaliens. Enfin, c’était quelque chose qui se rapprochait de lui d’une certaine manière. Pas d’ici… et pourtant, il ne se verrait pas vivre ailleurs.

Hermod songea aux Erthyaliens… Jamais aucun Syrbian n’avait abandonné qui que ce soit, et eux se défaisaient si facilement de leurs créations. Hermod se laissa choir sur le sol une fois que le blessé inconnu eut bu toute la décoction.

Ses yeux observèrent le verre vide, et se dit que cela faisait un bail qu’il n’avait parlé avec un être vivant. Le temps commençait à devenir long. Trop long. Il passa une main fatiguée sur le haut de son crâne. Il aurait dû s’habituer depuis le temps à vivre seul, mais en fait rien n’y faisait. Il avait toujours été un être très sociable. Habitué à la cour, il était un prince de la cour d’Odin et aussi un ambassadeur de premier ordre.

À quel moment sa vie avait-elle mal tourné déjà ? Un sourire désabusé se forma sur ses lèvres.

°°0o0°°

Aidjes leva difficilement les paupières et resta un instant immobile, à se demander où il se trouvait, et comment avait-il fait pour se trouver dans pareil endroit ? Une grotte ? Il détestait ce genre d’endroit humide… Quoiqu’il se sentait entouré par une chaleur apaisante.

Il tourna la tête sur le côté pour détailler le lieu autour de lui, et resta surpris par son environnement. Il essaya de se souvenir si un jour il avait déjà vu pareil confort quelque part… mais, rien ne lui traversa l’esprit. Le loup-garou s’accouda et grogna de douleur. Il eut l’impression de sentir une couture craquer sur son flanc. Un liquide chaud et poisseux lui chatouilla la chair. Il passa un doigt sur le côté et effleura le sang pour le porter à sa bouche lentement. Aidjes l’apprécia…

« Hey ! »

Surpris, Aidjes leva les yeux vers une créature comme jamais il n’en avait vu auparavant. Il était immense ! Instinctivement, ses poils se hérissèrent, et le coin de ses lèvres se retroussa tout en émettant un grondement de fond de gorge. L’avertissement eu l’air de fonctionner, car l’étranger s’arrêta net dans sa diatribe et il s’immobilisa.

Aidjes le détailla. Il devait mesurer plus d’une tête de plus que lui. Mais, même s’il était grand, il était svelte, et d’une beauté… jamais il n’avait vu visage aussi fin. Des cheveux… couleur de soleil. Immédiatement en prenant conscience de la masse disciplinée qui paraissait la plus soyeuse des matières, Aidjes se laissa tomber sur le sol et marcha à quatre pattes, avant de se redresser vers l’homme devant lui.

Il était fasciné par les cheveux de son sauveur, apparemment. Son nez frémit…. L’odeur qu’il avait déjà ressentie quelques jours plus tôt… c’était lui ! Posant ses mains puissantes sur les bras de son hôte, il huma ses vêtements et s’en imprégna. Il émit un glapissement de satisfaction. Ses doigts remontèrent vers la masse dorée. Doux… Souple… Lustré. La chevelure miroitait à la lueur du feu maîtrisé dans l’âtre.

Aidjes se lécha les lèvres, et ferma les yeux… cet homme lui plaisait. Jusqu’ici, il avait tué ce qui lui était inconnu. Mais ici, il en était incapable. Pesant de tout son poids, il bascula en avant, faisant chuter l’homme qui émit un gémissement de douleur. Aidjes écouta les paroles incompréhensibles telle une musique ensorcelante. Le loup plaça ses mains sur les épaules, clouant l’inconnu à terre. Ce dernier tenta de se libérer, mais il ne possédait pas sa force.

Donc, ce n’était pas lui avec qui il s’était battu plus tôt… Il se lécha à nouveau les lèvres, en rencontrant ses yeux noirs aux pupilles cyan oblongues. Non, il n’avait ni ses yeux, ni sa taille, et encore moins la silhouette. Ne comprenant pas les paroles que prononçait cet homme, Aidjes utilisa la télépathie sous forme d’onde de pensée. L’homme s’arrêta net de parler, comme s’il l’écoutait.

Un fin sourire se forma sur les lèvres du carnassier. Voyant soudain son interlocuteur froncer le nez, le loup comprit qu’il s’agissait de son odeur de fauve qui l’incommodait. Immédiatement, il bondit sur ses jambes, et s’étira sous ses protestations. Visiblement il s’inquiétait pour lui. Il reconnut lui-même qu’il n’aurait pas dû faire ce geste prématurément au vu du courant électrique qui traversait sa carcasse meurtrie, et eu une mimique de regret.

Son hôte se dirigea vers une pierre plate, large et parfaitement mise à niveau. Trop parfaite pour que ce soit naturel. Aucun coup d’entaille dans la pierre ne permettait de comprendre de quelle manière elle avait été travaillée.

Immédiatement, le loup reconnut une petite pierre plate posée avec de la viande, des fruits et autres végétaux dessus. Sans demander la permission, Aidjes se précipita sur la nourriture et la mangea sans façon, provoquant un froncement de sourcil désapprobateur chez son hôte.

Visiblement, il attendait autre chose de lui comme comportement, mais son estomac se serrait tellement fort qu’il se moqua éperdument de ses desiderata. Ses mâchoires arrachaient la viande crue. Lorsqu’il eut finit, en prenant soin d’éviter les légumes et fruits, il se tourna vers son hôte et vis son air écœuré. Aidjes rota bruyamment et se laissa aller, odorant ainsi son environnement d’un effluve nauséabond. Son hôte paru furieux. Quoi ? Qu’avait-il fait ?

Son regard sable suivit le dos de ce type qui paraissait une petite nature. Son regard s’attarda sur les vêtements… Ses doigts se souvenaient de la douceur de la matière. Elle n’était pas rêche comme chez les humains. Non… et les couleurs aussi étaient différentes. Aidjes observa ses phalanges qui se caressaient comme s’il s’imaginait à nouveau le velouté de la matière.

Plissant les yeux, il se décida à suivre l’homme devant lui, et de le comprendre. Communiquer serait certainement le meilleur atout pour abolir les barrières de leurs mésententes. Le loup suivit à une certaine distance son sauveur et l’observa avec beaucoup de curiosité.

Loin de vouloir le distancer, l’inconnu sortit un ustensile qu’il mania avec dextérité entre ses doigts. De la taille d’une main, l’objet possédait de longues pointes serrées. Son hôte se passa l’objet dans les cheveux.

Aidjes s’approcha en utilisant sa démarche de loup, le visage penché sur le côté pour mieux comprendre le rituel étrange qui se déroulait devant ses yeux. Voyant que l’homme ne paraissait plus fâché, il s’approcha encore, fasciné une nouvelle fois par ses cheveux or. Ils étaient tellement beaux. Ses doigts se saisirent de l’objet étrange et ils ne rencontrèrent aucune résistance.

Après l’avoir tourné dans tous les sens pour l’examiner, et le soupeser, il l’avança doucement de la masse soyeuse identique au soleil ou au miel, et le passa avec respect dans la masse qui coula entre les dents serrées.

Au bout de quelques minutes, la tête lui tourna. Aidjes se laissa tomber en arrière, le regard vague. Une main fraîche se posa sur son front, Aidjes cligna des yeux pour observer ses yeux noirs. Il voulut lever un doigt pour caresser la paupière, mais son bras retomba lourdement, ainsi que son corps.

Hermod haussa les sourcils surpris. Subjugué par les yeux sable, légèrement phosphorescents quelques secondes plus tôt, sa tête semblait lui tourner. Il soupira et se demanda ce qu’il allait pouvoir faire de ce… cet… quoi exactement ? Mi-animal, mi-homme ? Franchement, les Erthyaliens avaient de ses… Quand cesseraient-ils de jouer avec l’ADN des autres ?

Ayant pitié, Hermod le souleva et plissa le nez. Il puait le fauve. Et avait des manières… En fait, s’il n’avait pas essayé de communiquer plus tôt par la pensée, il l’aurait pris définitivement pour un animal. Non, c’est faux. Son regard était beaucoup trop intelligent pour cela. Ce type n’était tout simplement pas éduqué !

Malgré sa force, Hermod reconnut que son invité pesait vraiment très lourd. Rien à voir avec un Syrbian, un humain ou… un Erthyalien. Ils en avaient créé beaucoup des comme lui ? Hermod se dit qu’il aurait pu douter que ce fût une de leurs expériences, mais il avait été le messager de Meili et par la suite de Thor… Il connaissait très bien ce peuple au combien étrange, et obnubilé par la science, rejetant la nature… et rejetant leurs propres créations.

Arrivé devant la couche réservée à son invité improbable, Hermod le déposa avec précaution. En retirant ses mains de son corps musculeux, il remarqua le sang qui tachait sa veste.

—   Franchement… laver le linge n’est pas mon fort. Je sens que tu vas me faire rapidement regretter ma solitude, marmonna le Syrbian.

Faisant le tour du blessé, il contempla la plaie rouverte. Comment pouvait-il se mouvoir avec une pareille blessure ? Se redressant, Hermod récupéra sa trousse de secours non loin, et recommença à soigner son invité. Un sourire se forma sur ses lèvres… Quelqu’un à s’occuper. Cela faisait si longtemps, même si cet homme n’avait aucune manière, c’était agréable.

°°0o0°°

Le jour déclinait, lentement derrière les arbres de la forêt. La pluie qui était tombée à verse presque toute la journée laissait une impression de fraîcheur humide. Pourtant, Aidjes se tassa dans la mousse détrempée à proximité de la cascade. Ses yeux sable ne quittaient pas le corps nu de son hôte. Hermod ! C’était son nom…

Cela faisait plusieurs jours qu’ils vivaient ensemble. Son hôte essayant de lui inculquer quelques manières plus à son goût. Lui parlant dans sa langue sans qu’il ne comprenne rien. Mais peu lui importait, il lisait dans son esprit… Aidjes était persuadé qu’Hermod le savait, mais qu’il le laissait faire.

L’ambiance entre eux était confortable, voire chaleureuse. Le Syrbian était patient, et aimable. Aidjes se sentait apaisé à ses côtés. Il n’avait pas toujours été un loup solitaire. Mais la plupart de ses congénères étaient morts. Alors, de vivre avec une autre personne réchauffait son cœur d’une manière inattendue. Lui faisant prendre conscience combien la solitude lui pesait au final.

Contrairement à ce qu’il avait imaginé, cette étrange créature était certes mince, mais aussi finement musclée. Examinant le ballet de ses longs doigts qui lavait sa chevelure dorée, Aidjes comprit la nécessité pour lui de prendre un peu soin de sa personne. Visiblement, ceci était important pour Hermod.

—   Aidjes ! 

Surpris d’être appelé par son prénom, le loup leva la tête et rencontra les yeux couleur de nuit. Se redressant pour éviter de se faire passer pour un idiot complet, Aidjes descendit jusque devant la source chaude. Le geste d’invite que lui fit Hermod le fit sourire. Une légère rougeur marbra soudain les joues du Syrbian.

Aidjes n’avait pas besoin qu’il lui fasse un dessin. Il lui plaisait ! Son sourire devint carnassier. À lui aussi, il lui plaisait. Puis, le loup se souvint que son hôte n’aimait pas son odeur animale, et sans se contrarier plus que cela, se laissa glisser dans l’eau, pour plonger complètement. Lorsqu’il se redressa, Aidjes n’était qu’à quelques centimètres d’Hermod qui regardait légèrement sur le côté, visiblement gêné.

Le regard d’Aidjes tomba sur les décoctions délicieusement odorantes, utilisé par Hermod pour se décrasser. Les subtilisant, il se réfugia de l’autre côté du petit bassin naturel et par mimétisme se lava aussi consciencieusement que le Syrbian. Après tout, s’il voulait le séduire…

Souvent, il avait remarqué ses regards qui s’attardaient sur son anatomie dénudée. Aidjes ne s’était jamais posé de questions sur sa sexualité. En fait, il n’avait aucune expérience dans le domaine… N’ayant jamais éprouvé d’attraction que ce soit pour les hommes, comme pour les femmes. Mais Hermod, et ce pour la première fois de sa vie, provoquait en lui des réactions inattendues.

L’envie de lui plaire, de communiquer, de le toucher… surtout ses cheveux. Et son odeur… son inimitable et délicieuse odeur qui lui faisait tourner la tête. Là, Aidjes n’avait pas besoin de se retourner pour savoir qu’Hermod scrutait son dos. Son regard le brûlait… Son corps réagit par instinct. Il observa son sexe dressé avec curiosité.

Se détournant brusquement vers Hermod, il nagea vers lui. Leurs regards ne se quittaient pas un seul instant. Le désir du Syrbian, Aidjes le sentait couler dans ses propres veines. Bien que le Syrbian soit plus grand que lui, il se plaça au-dessus et mit ses bras de part en part de son anatomie. Son souffle se fit plus court. Sous l’eau, son sexe gonflé rencontra celui d’Hermod, et ce simple contact l’exalta.

Un grondement sorti de sa bouche, et sa main plongea sous l’eau pour caresser le sexe de son amant. L’homme paru apprécier. Son expression se faisait langoureuse. Sa bouche émettait des gémissements saccadés. Lâchant sa prise brusquement, il prit la main d’Hermod et la posa sur son sexe, il attendait qu’il lui fasse la même chose. Cela paraissait si agréable. Le Syrbian ne se fit pas prier, et Aidjes, qui pensait reprendre ses caresses là où il s’était arrêté, se laissa choir contre le buste d’Hermod.

Ses doigts qui glissaient avec dextérité sur son sexe, et l’autre qui caressait doucement ses bourses lui firent perdre le contrôle. C’était la première fois qu’une personne le caressait ainsi… en fait… il se cramponna aux épaules de son amant qui lui chuchotait des paroles où il ne comprenait strictement rien. C’était juste…

Le plaisir monta si subitement, que seule une longue respiration plus bruyante que les autres traduisait son émotion. Voyant Hermod immobile, il se recula pour mieux l’observer. La déception se lisait dans ses yeux. Quelque chose clochait ? Pourquoi se regardait-il les mains. Confusément, Aidjes compris qu’il devait donner aussi du plaisir et sans se faire prier, il appliqua les méthodes ô combien délicieuse d’Hermod.

Sa main courait sur son sexe, sa bouche se colla sur sa peau opaline et il la lécha pour en connaître le goût salin de sa chair. Son odeur le grisa. Le bout de son nez se frotta contre sa nuque un peu plus, humant au passage sa fragrance capiteuse. L’excitation de plus en plus grande de son amant, ses bras qui s’enroulaient autour de sa nuque, alors que le front d’Hermod se posait sur son épaule, sa respiration saccadée, échauffa à nouveau Aidjes. Ses reins étaient en feu, sa raison avait basculé quelque part… il voulait Hermod !

Ses pensées avaient été si violentes que ce dernier le repoussa. Aidjes l’observa indécis brutalement. Lentement, Hermod se tourna et se cramponna aux rochers tout proches. Le regard qu’il tourna vers Aidjes était une invite. La croupe relevée devant lui l’aguicha un peu plus. Ses mains se posèrent sur les fesses rondes. Ils les avaient imaginées anguleuses, mais non. Ferme et douce. La pulpe de ses doigts découvrait cette partie de corps qu’il lui était inconnu.

Relevant les yeux, Aidjes croisa le regard impatient d’Hermod. Que devait-il faire ? Puis, il se rappela de l’accouplement des animaux, et sans préliminaire, introduis son sexe dans le fourreau serré. Les gémissements de douleur de son amant l’alertèrent. Il observa le corps crispé et compris qu’il venait de faire une bourde. Aidjes voulut se retirer, mais Hermod le retint.

Immobile, il attendit. Lorsqu’un hochement de tête lui permit de continuer, il s’enfonça délicatement, un peu plus profondément. Arrivé à la garde, il posa son front contre le dos pâle. C’était trop serré. Aidjes s’appuya sur une main et caressa dans un geste tendre le flanc de son amant. Hermod tourna un visage étonné vers lui.

Pour la première fois, Aidjes essaya de parler la même langue que son amant.

—   Doucement… 

Ce mot, Hermod l’avait souvent prononcé pour lui signifier d’être plus délicat pour manger, boire, exécuter quelque chose. Le sourire que lui adressa l’homme le réconforta. Lentement, Aidjes bougea. Il prenait son temps. Son partenaire se détendait et semblait même prendre du plaisir. Abandonnant la douceur première, Aidjes laissa faire son instinct.

Ses mains se cramponnaient à ses hanches, alors que ses reins entreprenaient des mouvements de va-et-vient de plus en plus profond et violent. La petite clairière se remplit de leurs râles de plaisir et de leurs halètements.

Hermod enfonça ses doigts dans la roche. Le plaisir brut que lui procurait Aidjes, il ne l’avait jamais connu. Son amant l’hypnotisait depuis qu’il avait posé son regard sur lui. Son regard sable le rendait fou. Plus le temps passait, et plus l’attraction devenait forte… jusqu’à ce qu’il se rende compte qu’il était tombé amoureux. Incapable de soutenir son regard. Cachant son désir comme il le pouvait. Et là, débarbouillé, Aidjes avait montré un visage séduisant, finissant de le conquérir.

Se masturbant en même temps que son amant le pénétrait de plus en plus violemment, Hermod se laissa submerger par son plaisir. Il se laissa tomber légèrement en avant, essayant de reprendre son souffle. Aidjes se laissa aller contre lui. Leurs peaux nues collées l’une à l’autre. Ils ne disaient rien, appréciant simplement l’instant présent.

Les doigts d’Aidjes caressèrent les cheveux défaits et humides. Il murmura dans sa langue.

—   Tu es à moi… totalement. Je ne te laisserai plus partir Hermod.

Hermod se retourna stupéfait ! Aidjes parlait le langage standard galactique ? Mais… mais… il avait parlé Syrbian, Erthyalien… mais pas…

Devant l’air étonné de son partenaire, Hermod déclara la gorge nouée.

—   Je te comprends ! 

Ce fut au tour d’Aidjes de paraître surpris. Puis un sourire heureux s’inscrivit sur ses traits. Ils allaient pouvoir communiquer à présent…


 

 

Petit lexique :

[1] Kiriarkhos : Souveraine

[2] Heralménions : Division réservé au service de renseignements.

Archelion : Division réservé à la recherche scientifique.

Pelidion : Division où sont regroupés les soins et les être doués de magie.

Les Erthyalien(nes) sont issues de la planète Erthyalie. Ils sont divisés en trois catégories. Les Halens qui vivent dans les couches des plus basses fréquences de la planète. Les Vif-argents qui vivent dans la couche intermédiaire de la planète et enfin les Sulfurs. Le peuple Erthyalien est très proche de la technologie dont ils abusent. Psychorigides, ils obéissent aveuglement aux ordres qu'ils reçoivent. 

→ Les Halens : ils ont une paire d'ailes cuivrées et ont souvent les yeux verts. Ils généralement les cheveux roux et ont des aptitudes naturelles à la magie se rapprochant des Syrbians. Ils peuvent se déplacer chez les vif-argents, mais pas les sulfurs... Sauf Beltair et Nyx. 

→ Les Vif-argents : ils ont deux paires d'ailes blanches, et ont généralement les cheveux noirs. Leurs yeux peuvent-être indifféremment bleus ou verts. Ils peuvent se déplacer aussi bien chez les Halens que les Sulfurs. 

→ Les Sulfurs : Ils ont trois paires d'ailes dorées. Ils sont généralement blond aux yeux bleus. Ils pourraint se déplacer chez les Vif-argents mais ne le font pas (Sauf Joren). Et peuvent se déplacer chez les Halens, mais iront encore moins que pour les Vifs-argents.

Le peuple Syrbian vienne de la planète Syrbia. Ils viennent du même système solaire que les Erthyaliens, ou les Daknarians. Ils sont un peuple proche de la nature et utilise la magie naturelle comme mode de vie. Même s'ils sont pacifistes dans l'âme, ils ne sont pas pour autant tous calmes. Leur chef de file est Odin. 

Les Daknarians est un peuple issue de la planète Daknaria. C'est une civilisation sombre et sauvage. Leur planète d'origine recevait peu d'ensoleillement. Ils sont métamorphes et leur allure d'origine n'a rien d'humaine. Toutefois, réfugiés sur la planète Terre, ils adoptent leur apparence la trouvant très pratique. Ils vivent de sang et malheureusement le sang des humains dont ils s'abreuvent les transforment en vampire. 

Date de dernière mise à jour : 13/12/2022

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